Le 1er mai 1993, Pierre Bérégovoy disparaissait. Vingt ans après, c’est le député Laurent Grandguillaume qui va lui rendre hommage à Nevers, au nom du Parti socialiste.
GazetteINFO.fr : Vous représentez Harlem Désir à la cérémonie hommage à Pierre Bérégovoy. Pour quelles raisons ?
Laurent Grandguillaume : « Je suis bourguignon. Je suis également secrétaire national aux côtés d’Harlem Désir. À mon avis, c’est surtout pour ces raisons qu’ils ont pensé à moi.
L’an passé, c’était la campagne présidentielle. François Hollande s’était déplacé en compagnie de nombreux futurs ministres. Aujourd’hui, beaucoup moins de personnalités seront présentes. Comment l’expliquez-vous ?
Beaucoup sont retenus par les autres rendez-vous du 1er mai. Il y aussi les obligations dans les agendas des ministres. Mais, c’est important d’être présent. J’espère, malgré tout, qu’il y aura beaucoup de monde, puisque cela fait vingt ans que Pierre Bérégovoy a disparu. J’espère qu’on aura de bonnes surprises.
C’est surprenant de constater qu’il y aura moins de monde, d’autant qu’avant son départ, Pierre Bérégovoy n’avait pas été beaucoup soutenu par les ténors du PS de l’époque. Vingt ans après, c’est déjà oublié ?
Je ne pense pas que nous l’ayons oublié. C’était un grand homme, un syndicaliste. Le 1er mai, c’est aussi la fête du syndicalisme et du travail. Pierre Bérégovoy était un homme fidèle. À la fois, au Parti socialiste, à ses idées, à Pierre Mendès France et à François Mitterrand. Même si le temps passe, nous ne devons pas oublier son engagement et son parcours. Il venait d’un milieu populaire. C’est assez rare en politique.
Vous souvenez-vous de cette journée du 1er mai 1993 ?
Je venais d’avoir 15 ans. Je l’ai appris par la télévision. C’était triste pour l’homme, mais aussi pour la France. C’était un grand homme. En arriver là après tout son parcours et son engagement… Il y avait beaucoup d’émotions.
Vous étiez effectivement jeune à l’époque. Vingt ans après, c’est vous qui allez lui rendre hommage. C’est un symbole ?
C’est une grande fierté de représenter le Parti socialiste à cette occasion parce que c’est rendre hommage à un grand homme. Il a fait partie de ceux autour desquels j’ai pu construire mon engagement. C’est, pour moi, un moment important.
En 1993, le PS était en pleine débâcle électorale et dans le même temps empêtré dans des affaires comme celle d’Urba. Vingt ans après, de nouvelles histoires arrivent sur le rapport de quelques élus socialistes avec l’argent. Le PS a-t-il appris quelque chose ?
Des lois ont été votées, notamment sur le financement des partis politiques. Des choses ont avancé. Aujourd’hui, il y a l’affaire Cahuzac que nous avons tous subie. Cela montre bien qu’il y a encore des comportements individuels qui méritent la sanction. Cela prouve qu’il y a du travail dans les contrôles et sur la transparence. Le travail doit continuer. Ce n’est pas le problème d’un parti politique. Nous avons une nouvelle étape à franchir. Ce sera fait par la loi.
Propos recueillis par Jérémie Demay