François Sauvadet a inauguré le lancement de la fête nationale de l’Internet. A cette occasion le Conseil général, qui investit massivement dans l’installation de lignes haut débit, organise des conférences sur les dangers du web.
Quoi de mieux pour lancer la fête nationale de l’Internet en Côte d’Or qu’une conférence sur les risques de dépendance (et les bénéfices) liés à l’informatique chez les enfants et adolescents ? Ils sont en effet parmi les plus gros consommateurs de cet outil. A l’heure où le département participe activement à l’aménagement numérique de son territoire, les retombées sanitaires et sociales de l’utilisation quotidienne des technologies audiovisuelles ne sont pas pour autant ignorées.
Entre équipement et prévention
« Nous n’allons ni diaboliser Internet, ni faire preuve d’angélisme. C’est un outil fantastique qu’il convient de maitriser et encadrer » s’est expliqué François Sauvadet. Le président du Conseil Général, conscient de la nécessité et du caractère incontournable de « la toile » adopte un discours responsable : « Les choses ont très vite changées. Nous n’avons plus la maitrise de l’image. Je suis issu d’une génération où nous n’avions pas à nous soucier de ce genre de problèmes. Pourtant, en tant que père de famille et élu, cela m’affecte. C’est un devoir de parent que de suivre le rythme technologique et d’accompagner ses enfants dans la découverte des nouveaux moyens de communication ».
En parallèle, dans le cadre de sa mission d’aménagement et de développement durable du territoire, le département soutient le programme de couverture haut débit de l’opérateur Orange. Plus qu’un moyen d’assurer l’accès des Côte-d’Oriens à une bonne connexion, cela permettra au Conseil Général de percevoir des recettes (issues de la location des infrastructures mises en place).
« Un enfant ne doit pas être laissé seul face à la machine »
Psychologue, maitre de conférence en psychologie clinique, sociologue spécialisée dans le rapport de l’enfant aux écrans et auteur de « La dépendance aux jeux vidéos et à Internet », Lucia Romo insiste sur l’accompagnement éducatif des parents. « On ne peut pas établir de conseils stricts et absolus dans ce domaine. S’il est contre-productif d’interdire à un enfant de jouer (même à un jeu vidéo), il faut toutefois accompagner au maximum son usage des smartphones, consoles de jeux, tablettes ou ordinateurs. Mais le harcèlement, la dépendance, l’exposition à des contenus inadaptés (violence, pornographie, grossièretés) existent et ne peuvent être ignorés. » L’intervenante souligne néanmoins l’absence cruciale d’études épidémiologiques à long terme sur la question. « Chez les addictions classiques, on constate souvent un phénomène de rémission spontanée. Mais l’absence d’informations en matière d’addiction aux plateformes audiovisuelles limite nos analyses » ajoute Emmanuel Benoit, directeur de la SEDAP (Société d’Entraide et d’Action Psychologique).
Reste à savoir si les appareils législatifs et règlementaires disposent de suffisamment de réactivité pour encadrer efficacement les dérives de l’expansion d’Internet.