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D. Mangione : « Le sénateur-maire a voulu se débarrasser du Crédit Municipal de Dijon »

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Page d'accueil du site internet du Crédit municipal de Dijon.

Page d’accueil du site internet du Crédit municipal de Dijon.

Des mois et des mois que l’association ACU-CMD (Association des clients et usagers du Crédit municipal de Dijon) avertit et proteste contre le prochain transfert des activités bancaire du Crédit municipal dijonnais vers les villes de Lyon et Bordeaux. Daniel Mangione, son président, nous expose les motifs de ce mécontentement.

 

 

GazetteINFO.fr : Quelles incidences, pour les clients et usagers du Crédit municipal dijonnais, à ce que soient transférées les activités bancaires vers les agences de Bordeaux et Lyon ?

 

Daniel Mangione, président de l’association ACU-CMD : L’incidence est déjà morale et citoyenne. Pour des gens, comme moi, qui depuis quarante ans sont usagés  du Crédit Municipal, et n’ont jamais été ni consultés, ni avertis de cette cession du Crédit Municipal à Bordeaux et Lyon. Cela fait quatre ans que l’on se bagarre pour essayer de rencontrer le sénateur-maire (François Rebsamen, ndlr), qui est aussi le président du Crédit municipal, et il n’a jamais daigné nous recevoir. C’est tout de même stupéfiant et scandaleux de penser que les 31 000 clients et usagers que compte les dix agences du Crédit municipal ont été jusqu’à ce jour privés de toute information, mise à part ce que nous, l’association ACU-CMD, avons pu leur dire.

 

Les clients du Crédit municipal ont reçu mi avril un courrier leur annonçant le « rapprochement » du service bancaire dijonnais vers le Crédit municipal de Lyon et celui de Bordeaux. Avant cette lettre, aucun avertissement officiel n’avait été transmis ?

Absolument pas. Nos connaissances sur ce dossier sont le simple fruit de l’enquête que nous avons mené auprès des gens à l’intérieur. Certains ont parlé, et grâce à eux nous avons su tout cela depuis des mois. Sans ce travail d’investigation, nous ne saurions rien. Il n’y a eu aucun dialogue, aucune possibilité de concertation, aucune explication. Nous étions prêts à discuter, à imaginer des solutions, à comprendre la situation et les difficultés dans lesquelles se trouvait le Crédit municipal. En réalité, il n’y avait pas de difficultés du tout, et nous soupçonnons le sénateur-maire de vouloir simplement se débarrasser du Crédit municipal de Dijon. Pourquoi les villes de Bordeaux et de Lyon seraient-elles plus capables que Dijon ? Il s’agit tout de même d’un aveu de taille, suggérant que la ville de Dijon serait actuellement incapable de gérer un Crédit municipal. Nous nous posons encore la question : s’agissait-il en fait de récupérer des fonds propres pour éponger les dettes de la ville? Voilà où nous en sommes.

 

« Ils se foutent du monde »

 

Après la réception de ce fameux courrier, quelle a été la réaction des clients et usagers du Crédit municipal, dont vous faites parti et que vous côtoyez ?

Là, je suis chez moi, et je ne quitte plus mon téléphone : on n’arrête pas de nous appeler. Les gens qui jusqu’ici étaient restés sceptiques à nos annonces sont affolés. Nombre s’interrogent, au vu des mots et du vocabulaire employés par le Crédit municipal dans son courrier. Il y est question de « rapprochement », puis de « transfert »… Ils se foutent du monde.

 

N’est jamais mentionnée l’activité de prêt sur gages, censée rester à Dijon. Un mot à ce sujet ?

Une activité de prêt sur gage qui n’est pas adossée à l’activité bancaire va forcément aller très vite à la catastrophe. Ces deux dernières années, avec la crise, les gens ont placé leurs bijoux. A un moment donné, ils faisaient même la queue pour déposer leurs biens. Désormais, cela s’est plutôt calmé. De toute façon, les gens n’ont pas des tonnes  et des tonnes de bijoux. Je crois que l’activité de prêt sur gage est une activité ponctuelle, au moment des grands coups de crise. Sans la banque pour soutenir l’activité, qui va boucher les trous l’année où il y aura peu de dépôts ? Dans un an, il y a fort à parier que le maire de Dijon annoncera la suppression de ce service, car le prêt sur gage sera en faillite.

 


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